skip to Main Content

Fusion PSA-Opel

Fusion PSA-Opel

Le 6 mars 2017, PSA Group et General Motors ont annoncé l’acquisition d’Opel/Vauxhall par PSA Group, à travers une transaction de 2,2 Milliards € (1,3 Milliards € pour la division automobile seule, tandis que les opérations européennes financières de GM seront acquises par une nouvelle entité à 50/50 entre PSA et BNP Paribas).

Cette annonce a pris le monde automobile par surprise, étant donné la situation financière critique dans laquelle était PSA il y a quelques années. Cela démontre l’incroyable rétablissement de PSA, impulsé par son PDG Monsieur Carlos Tavares, avec deux plans stratégiques réussis “Back in the Race” (2013-2015) et “Push to Pass” (2016-2021).

Avec des ventes estimées sur le marché européen à 3,0 millions de véhicules en 2017, cette acquisition positionne PSA Group comme le 2ème constructeur automobile en Europe, avec une part de marché de 17%. Volkswagen Group va rester numéro 1 du marché avec 4,0 millions de véhicules vendus (23% de part de marché), tandis que Renault-Nissan va passer numéro 3, avec environ 2,5 millions de véhicules vendus (14,5% de part de marché).  Les fournisseurs souhaitant se développer sur le marché européen devraient donc se concentrer sur ces trois groupes, qui représentent près de 55% du marché.

Cette transaction permettra des économies d’échelle et des synergies substantielles en achats, production et R&D. Des synergies annuelles de 1,1 Milliard € en 2020 et 1,7 Milliard € en 2026 sont attendues, ce qui accélérera le rebond d’Opel/Vauxhall. Ces synergies viendront notamment de la hausse du sourcing européen pour Opel actuellement à 45% alors qu’il est de 92% pour PSA. Etant donné le poids important de l’Europe de l’Est dans l’outil industriel d’Opel, ce pourrait être une bonne opportunité pour PSA d’accroitre son sourcing en Europe de l’Est.

En s’appuyant sur un partenariat fructueux avec GM, PSA vise une marge opérationnelle de 2% d’ici 2020 et 6% d’ici 2026 pour Opel/Vauxhall, ainsi qu’un free cash flow opérationnel positif d’ici 2020.

Le fait qu’une marque allemande intègre PSA Group est un autre aspect positif de cet accord, étant donné la réputation dont jouissent les marques allemandes. De plus, cela va permettre à PSA Group d’accroitre significativement sa part de marché en Allemagne et au Royaume-Uni.

Enfin, cette transaction permet à PSA Group d’accéder à la collaboration avec Honda sur les systèmes de pile à combustible.

En conclusion, ce rachat est une très bonne chose pour PSA Group, même si plusieurs questions restent en suspens :

  • Comment est-ce que PSA va gérer la potentielle cannibalisation des marques, sachant qu’aucune n’est low-cost ou premium (à l’exception de DS, dont les ventes 2017 seront inférieures à 100 000 unités) ?
  • PSA va devenir encore plus centré sur l’Europe (3,0 millions de véhicules vendus sur un volume mondial de 4,3 millions, soit 70% en Europe) ; mais quelle va être la stratégie de PSA Group en Chine, où PSA est en retrait depuis fin 2015 (avec des ventes estimées inférieures à 600,000 véhicules en 2017) et où Opel n’est pas présente ? Est-ce que PSA Group va décider de lancer la marque Opel en Chine, forte de son image allemande, ou bien sera-t-elle lancée dans d’autres pays hors d’Europe plus faciles à pénétrer ?
  • Enfin, même si des engagements ont été pris pour ne fermer aucune usine jusqu’en 2019, il semble qu’une rationalisation des moyens de production en Europe (19 usines) soit nécessaire
Back To Top