Le marché automobile européen en chute libre depuis le début de l’année 2022
Le marché de l’automobile européen est particulièrement éprouvé en ce premier semestre 2022. Crise des semi-conducteurs, hausses des matières premières et des coûts logistiques et maintenant conflit entre la Russie et l’Ukraine… autant de facteurs qui plombent un peu plus chaque mois l’industrie automobile.
Revenons sur ce début de 2ème trimestre et les conséquences en Europe avec un zoom sur l’Allemagne et la Russie.
En mars 2022, l’industrie automobile doit faire face à une nouvelle crise :
L’invasion de l’Ukraine par la Russie aura cristallisé la crise du marché automobile avec une chute de -20,5% sur la vente des véhicule neufs pour le marché européen. Sur le premier trimestre 2022, le marché automobile européen accuse une baisse de 10,6 % par rapport à la même période l’an passé.
Hormis quelques pays épargnés, tous les pays européens ont connu une importante baisse de leurs immatriculations et pour la plupart il s’agit d’une baisse à deux chiffres.
D’après l’ACEA – L’Association européenne des constructeurs d’automobiles – 844 147 unités ont été écoulées en mars 2022 représentant -20,5% par rapport à mars 2021, et même -51% par rapport à mars 2019 !
Mettant de côté 2020 et la paralysie des économies liée à la pandémie, jamais les volumes de ventes pour un mois de mars n’ont été aussi bas et à titre de comparaison, le premier trimestre 2021 avait enregistré un bond spectaculaire de 62,7 % par rapport au même mois en 2020.
Sur le premier trimestre 2022, les immatriculations ont baissé de 12,3 % par rapport au 1er trimestre 2021 avec 2 245 976 véhicules neufs particuliers vendus.
Plus globalement, après un repli de 2,4 % en janvier puis de 5,4 % en février, c’est tout le marché européen (Union Européenne + Royaume-Uni, Suisse, Norvège et Islande) qui a subi une chute de 20,5 % en mars 2022, totalisant 1 127 077 immatriculations (soit un déficit de 260 908 unités par rapport à mars 2021
Sans grande surprise, les marchés les plus impactés sont :
- – 39,5% pour la Suède – c’est le pays qui enregistre la plus forte baisse
- – 30,2% pour L’Espagne
- – 29,7 % pour l’Italie
- – 19,5% pour la France
- – 17,5% pour l’Allemagne
- – 14,3% pour la Grande Bretagne
Côté constructeur, c’est le groupe Volkswagen qui accuse la plus grande baisse avec une chute des immatriculations de 25 %. De son côté Skoda subit un revers important avec une baisse – 33,8 %.
Audi résiste un peu plus avec une baisse de -10% et Porsche tire son épingle du jeu puisque la marque affiche une hausse de 13,6%
De son côté le constructeur français Stellantis affiche une baisse de -30,3 % découpée de la manière suivante :
- -31,3% pour Peugeot
- -28,7% pour Opel
- -30,5% pour Citroën
- -32,8% pour Fiat
DS affiche un bond de +22,3% aux côtés de KIA avec +21,6%, Dacia avec +17,9% et Honda avec +7,2%
Les marques ayant enregistré le plus d’immatriculations sans pour autant avoir enregistré une forte hausse en mars 2022 sont :
- Volkswagen : 103 180 immatriculations
- Toyota : 69 827 immatriculations
- Audi : 65 247 immatriculations
- Mercedes-Benz : 65 486 immatriculations
- BMW : 64 158 immatriculations
En résumé, sur un marché globalement en repli de – 10,6 % au premier trimestre 2022, les groupes Volkswagen et Stellantis accusent respectivement des baisses de -15,4 % et -21,7 % de leurs immatriculations et des pertes de 1,4 et 2,7 points de part de marché.
Renault Group fait un peu mieux que le marché européen avec une baisse de – 6,7 % et une perte de part de marché de 0,4 point. Le groupe Hyundai, lui affiche une progression de+ 21,3 % et un gain de 2,6 points en un an.
Nous pensions que mars serait le pire mois, mais avril est arrivé avec une baisse historique, du jamais vu pour le secteur automobile.
Avril : au plus bas en avril 2022
Une baisse historique en avril avec seulement 684 000 véhicules neufs ont été immatriculés sur le sol européen ramenant la chute de ce secteur à 20,6 %.
En effet, d’après les chiffres de l’ACEA – l’Association des constructeurs européens (ACEA) – les immatriculations de véhicules auront été de 684 000 et parmi les différentes causes nous retrouvons la crise des semi-conducteurs qui perdure associée à une chaîne d’approvisionnement de plus en plus complexe et difficile engendrant retard voire arrêts de chaine.
Les principaux marchés touchés sont :
- l’Italie avec – 33 %
- la Belgique avec – 23,6 %
- la France avec – 22,6 %
- l’Allemagne avec – 21,5 %
- l’Espagne ave -12,1 %
- la Grande Bretagne avec -15,8 %
C’est historique, le marché européen vient de connaître les quatre pires mois de son histoire (en oubliant 2020) avec 2,9 millions de véhicules vendus soit rappelons le, un recul de -14,4 % sur un an.
Le marché automobile européen et américain font face à de grosses difficultés en matières de logistiques, de pénuries et de hausses des matières, cependant l’ACEA prévoyait un rebond pour la deuxième partie de l’année mais le conflit en Ukraine a renversé la situation complexifiant ainsi de nouveau cette perspective optimiste.
Cependant malgré un marché en chute libre, certains constructeurs ont toutefois engrangé des bénéfices sur le premier trimestre grâce à la hausse des prix des automobiles bien que les chiffres de ventes aient considérablement baissé en avril :
- Volkswagen a reculé de -28 % sur un an suite au repli de sa marque principale, de Skoda et de Seat.
- Stellantis a perdu 31 % lié aux importants reculs chez Peugeot et Opel-Vauxhall
- Le groupe Renault enregistre -16,3 % avec plus de 10 % de parts de marché.
- BMW-Mini recule de 17,6 %
- Toyota de 7,4 %
- Mercedes de 22,6 %
Seul le groupe coréen Hyundai-Kia continue sa progression sur le marché européen avec une hausse de +13,2 %.
Des difficultés qui renforcent la crise :
Outre la crise liée à la pénurie de semi-conducteurs, la guerre en Ukraine et les fermetures d’usines viennent aggraver la situation puisque rappelons-le, l’Ukraine est le principal fournisseur de faisceaux de câblage. La guerre complexifie encore plus les problèmes de livraison qui persistaient déjà depuis le printemps 2021.
A cause de ces différentes pénuries et problèmes logistiques, plusieurs usines européennes ont vu leur production s’interrompre temporairement, comme certains sites allemands du groupe Volkswagen. Ce dernier a d’ailleurs du mettre en pause son usine historique de Wolfsburg et son centre de production de véhicules électriques de Zwickau quelques temps. En France, c’est l’usine Renault de Douai, qui produit la Mégane électrique, qui a dû être l’arrêt 11 jours.
En Allemagne, la fédération des constructeurs allemands (VDA) a revu fortement à la baisse ses prévisions de production pour 2022 pour arriver à 3,3 millions d’unités produites et une hausse de 7 % contre 13 % attendus.
D’ailleurs, Hildegard Müller, présidente de la VDA craint que l’élargissement des sanctions contre la Russie et les interruptions de production en Chine, liées au confinement des villes de Shanghai et autre en raison de la stratégie zero-covid n’aient d’autres impacts plus conséquents qui impliqueraient de nouveaux ajustements dans les prochains mois.
Concernant la Russie :
La Russie n’est pas non plus épargnée, puisque les ventes de voitures neuves ont décroché de 78,5 % en avril avec seulement 32 706 immatriculations enregistrées sous l’effet d’une forte inflation et des lourdes sanctions occidentales contre Moscou pour son offensive en Ukraine.
Les lourdes sanctions imposées à la Russie ne sont pas sans conséquences puisque les exportations de pièces détachées vers la Russie sont bannies depuis les pays européens. Ainsi, de nombreux constructeurs ont annoncé l’arrêt de la vente de composants ou de voitures à la Russie comme Audi, Honda, Jaguar ou Porsche. D’autres constructeurs ont eux annoncé l’arrêt de la production comme les groupes Renault, BMW, Ford, Hyundai, Mercedes, Volkswagen ou encore Volvo
De plus avec l’inflation et l’instabilité du rouble les possibilités pour les Russes d’acheter des produits importés, à fortiori des voitures sont réduites. Avtovaz (groupe Renault-Nissan) – premier producteur de voitures en Russie a dû d’ailleurs envoyer ses employés en congés payés pour trois semaines début avril, arrêtant ainsi la majeure partie de sa production
Cependant, la Russie ne compte pas en rester là. En effet, début mai, elle publiait une liste d’une centaine de catégories de marchandises. L’importation de ces marchandises sans l’accord des détenteurs de la propriété intellectuelle est autorisée afin de contourner les restrictions. Parmi ces produits, l’on trouve notamment les grandes marques automobiles et les pièces détachées.
L’Europe n’est pas la seule impactée :
La Chine élargie est particulièrement impactée ce premier semestre 2022. Les différents confinements liés à la politique « zéro covid » nécessitent d’importants ajustements. La prévision pour la Chine élargie est inférieure aux attentes du marché. Elle affiche une baisse de 401 734 unités, soit -1,63 % comparé au mois précédent.
Ensuite, la zone Japon/Corée affiche une baisse de 124 988 unités, soit -1,1 %. De même, l’Amérique du Sud indique une baisse de 55 287 unités, soit -1,93 %.
La zone Moyen-Orient/Afrique enregistre une baisse de 33 453 unités, soit -1,44 %. De même, l’Amérique du Nord affiche une baisse de 6 537 unités, soit -0,04 %. Ces chiffres contribuent à tirer les prévisions vers le bas.
Globalement, l’Europe reste la région du monde la plus impactée par la crise du secteur automobile. Cependant, c’est le monde entier qui subit de plein fouet ses conséquences.
Comment faire face à toutes ces difficultés grâce à SNECI ?
L’industrie Automobile Européenne doit faire face à de nombreux défis en même temps. Ces défis peuvent être structurels, conjoncturels, économiques, sociétaux ou environnementaux. Le timing rend la situation de plus en plus tendue.
Entre une crise Covid qui s’éternise et une pénurie de semi-conducteurs et autres composants complexes qui peine à se résorber. Les enjeux liés à l’électrification et la diminution de l’empreinte carbone s’ajoutent à ces difficultés. De plus, la crise en Ukraine vient accentuer ces défis. Les marges de manœuvre sont ainsi limitées pour les constructeurs et fournisseurs.
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