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Le point sur la crise de semi-conducteurs et son impact début 2022.

Le Point Sur La Crise De Semi-conducteurs Et Son Impact Début 2022.

Vous avez sûrement entendu parler de la crise de semi-conducteurs qui touche de nombreux secteurs aujourd’hui. Nous faisons le point dans cet article sur l’état actuel de cette pénurie mondiale en ce début d’année 2022. Nous analyserons ses causes et conséquences sur les acteurs concernés, puis étudierons les éventuelles solutions existantes.

Le semi-conducteur : un élément essentiel dans tout système électronique moderne présent dans de nombreux secteurs

 Tout d’abord, rappelons ce qu’est le semi-conducteur. Il s’agit d’une petite pièce essentielle pour assurer le bon fonctionnement de tout appareil électronique. En effet, cette puce possède des propriétés qui lui permettent d’agir à la fois comme conducteur et isolant. Elle permet notamment de conduire l’électricité dans certains cas. Toutes ces caractéristiques font d’elle, un élément indispensable de nos appareils informatiques et connectés, mais également nos véhicules.

Le silicium fait partie du matériau le plus utilisé pour produire un semi-conducteur, en raison de ses propriétés avantageuses telles que sa disponibilité, accessibilité et son faible coût de mise en œuvre.

Il faut savoir que le poids du marché des semi-conducteurs en 2020, avoisinait les 400 milliards de dollars. On estime qu’en 2035, ce chiffre devrait plus que doubler.

Or cette pièce si précieuse, se fait de plus en plus rare : le monde connait depuis bientôt 2 ans aujourd’hui une grave crise de semi-conducteurs qui impacte divers secteurs de manière plutôt inégale.

La crise des semi-conducteurs : causes et conséquences

La pénurie de semi-conducteurs peut aujourd’hui s’expliquer par le cumul de plusieurs facteurs.

Au premier semestre 2020, l’industrie automobile a fait face à une forte baisse de la demande, entrainant des disruptions importantes au niveau des supply chain. En parallèle, le passage au travail à distance en raison de la crise sanitaire du Covid-19 et le besoin accru de connectivité qui en découle, a entrainé une hausse considérable de la demande de matériel informatique (ordinateurs personnels, jeux vidéo, équipements de communication…). Or, la fabrication de ces derniers nécessite des semi-conducteurs.

Ainsi, les entreprises produisant ces puces ont concentré leurs efforts vers ces autres secteurs qui s’avèrent être beaucoup plus rentables (que l’automobile notamment).

Résultat : lorsque la demande du secteur automobile s’est redressée plus rapidement que prévu au second semestre 2020, l’industrie des semi-conducteurs avait déjà redirigé une majeure partie de sa production pour répondre à la demande d’autres domaines plus lucratifs.

Tout cela a également entrainé des suspensions de nombreuses lignes de production automobile ainsi qu’une chute des ventes de véhicules neufs (dont la production connait d’importants retards en raison de manque de pièces). 

Nous constatons également que le besoin en semi-conducteurs ne cesse de s’accroître dans de nombreux secteurs ce qui accentue la pression sur la demande.

  • Le secteur automobile traverse aujourd’hui un processus d’électrification massif. Dans le souci de proposer une mobilité plus responsable et durable, les constructeurs européens s’efforcent de proposer des gammes de véhicules électriques et/ou hybrides. Or, la production et commercialisation de ces véhicules nécessite une quantité importante de semi-conducteurs.
  • Le secteur de la cryptomonnaie, en plein développement actuellement, doit être équipé de semi-conducteurs afin de fonctionner de manière optimale. Selon la Banque Nomura, les demandes en bitcoin & cryptomonnaie ont représenté 10% de l’ensemble des ventes de TSMC, l’un des plus grands producteurs de semi-conducteurs actuellement.

 De plus, le marché des semi-conducteurs est oligopolistique (c’est-à-dire qui se caractérise par une forte demande (clients) et seulement quelques offreurs (vendeurs).). Quelques acteurs clés (dont la majorité sont asiatiques) ont le contrôle sur l’offre. Ils peuvent donc privilégier certains secteurs au détriment d’autres qu’ils considèrent comme plus rentables. En effet, aujourd’hui, trois entreprises dominent la production de semi-conducteurs : l’Américain Intel, son concurrent sud-coréen Samsung, ainsi que le groupe TSMC, établi à Taïwan. L’Asie domine donc largement ce secteur : la Chine et la Corée retiennent 75% de ce marché. Ces entreprises asiatiques maitrisent l’ensemble de la chaine de valeur du semi-conducteur : de sa production jusqu’à la commercialisation. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Europe dépend fortement de l’Asie.

 Enfin, il faut savoir qu’une série d’incendies a impacté l’approvisionnement des semi-conducteurs.

  • Cela a par exemple été le cas, dans le passé (mars 2021) : un incendie dans l’usine de Naka au Japon appartenant à Renesas Electronics, l’un de ses trois plus grands fournisseurs de semi-conducteurs, a causé des dégâts plus importants que prévu. Cela avait entrainé de forts délais de livraisons, accentuant davantage les tensions d’approvisionnement sur l’industrie automobile.
    Plus récemment, un incendie s’est déclaré dans l’usine berlinoise d’ASML, l’un des leaders mondiaux de la fabrication de machines de photolithographie pour l’industrie des semi-conducteurs. Un retard dans sa production pourrait donc avoir un impact grave sur les clients concernés.

Les alternatives et solutions pour faire face à la pénurie de semi-conducteurs

Il existe aujourd’hui plusieurs moyens de limiter les impacts négatifs de cette pénurie.

La construction d’usines en Europe, la clé ?

  • L’entreprise américaine Intel, acteur majeur de la production de semi-conducteurs, envisage de construire une usine de puces en Europe. Elle annoncera très prochainement la ville qui abritera ce projet (bien que la ville de Dresde en Allemagne apparaisse comme favorite pour le moment). Intel souhaite construire deux unités de production à 10 milliards d’euros et 1.500 employés chacune. Cela permettrait aux acteurs européens de s’approvisionner directement en Europe, et ainsi solliciter les entreprises asiatiques moins souvent.

Que prévoit-on au niveau mondial ?

  • L’alliance Renault x Qualcomm: Le fabricant américain de puces électronique, Qualcomm, a conclu un accord avec Renault portant sur l’extension de leur partenariat en matière de semi-conducteurs. Les technologies développées par Qualcomm équiperont les prochains véhicules Renault qui seront plus connectés et intelligents.

« Travailler étroitement avec un leader de la technologie comme Qualcomm Technologies nous permet d’innover plus rapidement pour suivre les nouvelles tendances et répondre aux besoins en fonctionnalités sophistiquées », a déclaré Thierry Cammal, Alliance Vice-President Software Factory de Renault.

  • Le partenariat TSMC x Sony: le gouvernement japonais a annoncé sa volonté d’investir près de 400 milliards de dollars dans la construction d’une nouvelle usine au sud-ouest du Japon. Celle-ci sera construite par TSMC, société taiwanaise, leader dans le marché des semi-conducteurs. En parallèle, l’entreprise a elle aussi confirmé son intention d’investir aux côtés de Sony, près de 7 milliards de dollars, pour la construction de cette usine. Son ouverture est annoncée pour 2024.
  • Ford x GlobalFoundries vont s’associer : Ford a récemment annoncé son ambition d’explorer les différentes possibilités de fabrication de semi-conducteurs pour accompagner le développement de l’industrie automobile. Le constructeur va s’allier avec l’américain GlobalFoundries, l’une des plus importantes fonderies de semi-conducteurs indépendante au monde. Le but est également de stimuler l’approvisionnement en puces pour Ford mais aussi pur le marché automobile américain.

Innovation et R&D pour remplacer les semi-conducteurs classiques

  • Il existe aujourd’hui des puces plus innovantes qui peuvent remplacer les semi-conducteurs « classiques ». Tesla en est la preuve concrète. En effet, malgré la pénurie mondiale de semi-conducteurs, l’entreprise est parvenue à livrer près d’un million de véhicules en 2021, ce qui est largement supérieur à sa performance de 2020. Cela est du au fait que Tesla utilise des puces dotées de technologies plus poussées, là où la pénurie est beaucoup moins forte. Cela suppose bien sûr d’être particulièrement innovant et d’investir en R&D.

La crise de semi-conducteurs est-elle là pour durer ?

C’est une question que tous se posent aujourd’hui et les avis divergent à ce sujet. Une partie des experts estiment qu’il y a de l’espoir.

En effet, les différents partenariats annoncés (voir déjà lancés) ainsi que les projets de construction d’usines de semi-conducteurs (notamment en Europe) devraient contribuer à réduire les conséquences négatives de cette pénurie.

Par ailleurs, certains gouvernements ont également annoncé des mesures encourageantes qui aideraient à lutter contre cette crise. C’est notamment le cas du Japon (notamment dans le cadre du partenariat TSMC x Sony) et de l’Inde. Ce dernier a élaboré un plan stratégique global de 10 milliards de dollars, pour garantir l’approvisionnement de semi-conducteurs, en Inde à long terme. En effet, le pays souhaite produire des puces haut de gamme localement ce qui permettrait aux fabricants indiens de semi-conducteurs d’avoir une chaine d’approvisionnement plus sécurisée et compétitive.

Mais certains sont moins optimistes : en effet, ils soulignent que cette crise mondiale ne pourrait s’alléger que si les acteurs concernés mettent bien en pratique les mesures annoncées.

Par ailleurs, les conséquences du Covid-19 sont encore très présentes sur ce marché, ce qui rend le futur d’autant plus incertain.

En conclusion, il est difficile d’estimer une date précise à laquelle finirait cette crise. Mais, une mobilisation de la part des différents acteurs touchés par la pénurie pourrait effectivement accélérer la fin de cette dernière.

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