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Coronavirus et marché automobile: quelles implications?

Coronavirus Et Marché Automobile: Quelles Implications?

Malgré la forte incertitude, SNECI a estimé l’impact global de la crise du COVID-19 sur le marché automobile en 2020. Ces prévisions reflètent nos opinions personnelles basées sur la situation actuelle.

L’impact du nouveau coronavirus sur le marché automobile chinois

Le marché automobile chinois a été le premier à subir les effets économiques négatifs de la pandémie. Au cours des deux premiers mois de 2020, les ventes d’automobiles ont diminué de 42%. En mars, les ventes ont probablement baissé de 25%, les consommateurs n’étant pas encore tous retournés dans les concessions automobiles. À la fin du premier trimestre, les ventes auront baissé de 36%.

Néanmoins, le marché pourrait rebondir rapidement au cours des prochains mois. Des enquêtes récentes ont montré que les consommateurs chinois envisagent d’acheter une voiture pour éviter les transports en commun, les taxis ou les services de covoiturage, car ils continuent d’être effrayés par le virus.

Le plus gros problème pour la Chine est maintenant similaire à celui auquel l’Europe a été confrontée il y a seulement un mois : une perturbation potentielle des chaînes de production des constructeurs automobiles. Comme la chaîne d’approvisionnement automobile est mondialisée et que la plupart des pays industriels sont actuellement bloqués, les fournisseurs en dehors de la Chine ne peuvent pas livrer les pièces à l’étranger. Si le taux de localisation est supérieur à 95% en Chine, cela ne l’empêche pas d’avoir des perturbations. Il ne suffit que d’une seule pièce manquante d’un fournisseur de Rang 1 ou même de Rang 2 pour arrêter complètement un constructeur automobile ou toute l’industrie (rappelez-vous Renesas au Japon en 2011).

Sur l’ensemble de l’année, nous pensons que le marché automobile chinois en 2020 diminuera de 12%, près de 3 millions de véhicules, à condition que les fournisseurs en dehors de la Chine reprennent leur production d’ici fin avril.

Impact du coronavirus sur le marché automobile européen

Le marché automobile européen était déjà confronté à plusieurs défis début 2020 avec une nouvelle législation imposant des objectifs très stricts sur les émissions de CO2 (95 g / km, ce qui représente une baisse d’environ 20% par rapport à l’année dernière).

Le marché automobile en Europe était en baisse même avant l’arrivée de COVID-19, avec une baisse de 7,4% des immatriculations au cours des deux premiers mois. En mars, les ventes ont probablement baissé des deux tiers. Avec l’arrêt de toutes les usines des constructeurs automobiles depuis la seconde moitié de mars, la fermeture potentielle des usines jusqu’au 20 avril au moins et le confinement à l’échelle nationale toujours en vigueur jusqu’à la fin du mois, les résultats du marché automobile en avril seront encore plus faibles.

Même si les usines des constructeurs automobiles redémarrent à la fin du mois d’avril, elles ne seront pas en mesure de produire immédiatement à pleine capacité, car le redémarrage d’une chaîne d’approvisionnement complète est une tâche complexe. De plus, les procédures de travail dans les usines devront être adaptées aux restrictions sanitaires telles que la distance d’un mètre entre les employés et la désinfection des pièces.

Rappelons également que le confinement à travers la Chine n’a duré que 6 semaines. Wuhan, l’épicentre de la pandémie, faisait exception, avec une quarantaine de 11 semaines. Pour l’Europe, il semble établi que le confinement sera encore plus long, car les gouvernements ont trop tardé avant de prendre des mesures strictes.

L’économie globale subira donc un coup plus important en Europe qu’en Chine. La majorité des experts prévoit une récession de 5% en Europe en 2020, contre une expansion de 3 à 3,5% en Chine cette année.

En conséquence, les acheteurs retarderont leurs achats de voitures en 2020 et le choc de l’offre sera suivi d’un choc de demande encore plus important.

Étant donné que 2020 était déjà une année difficile (une baisse du marché de 5% aurait été un bon chiffre avant la crise COVID-19) et que la perte supplémentaire de production en mars, avril et mai sera d’environ 10%, nous pouvons s’attendre à une baisse d’au moins 15% des ventes de voitures cette année. Compte tenu du choc de la demande et de la prochaine récession, nous pensons que le marché perdra de 10 à 15% de plus, entraînant une baisse totale de 25 à 30% par rapport à 2019, soit une perte de 5 à 6 millions de véhicules sur l’année.

Si nous regardons chaque constructeur séparément, nous pourrions nous attendre à ce que les entreprises ayant de grandes productions dans les pays les plus touchés par coronavirus (l’Italie et l’Espagne) soient les plus concernées. Ces sociétés comprennent Fiat, le plus grand constructeur automobile en Italie, Ford avec 40% de sa production européenne en Espagne, et Renault-Nissan et PSA, tous deux avec environ 30% de leur production européenne en Espagne. Bien entendu, cette analyse de premier ordre ne prend pas en compte les succès commerciaux particuliers de chaque marque. Par exemple, PSA affiche actuellement une très forte demande pour ses nouveaux véhicules 208 et 2008.

Impact du Coronavirus sur les ventes et la production de voitures en Amérique du Nord

L’Amérique du Nord a été la dernière région touchée par le coronavirus, mais elle n’a pas mieux réussi que les autres pays à le contenir, entraînant plus de 300 000 cas aux États-Unis début avril (avec des immatriculations de voitures aux États-Unis qui représentent plus de 85% des chiffres de la zone Amérique du Nord). De plus, de nombreuses projections indiquent que le nombre de cas de COVID-19 dépassera le million aux États-Unis d’ici la fin avril.

Alors que le marché nord-américain a mieux résisté à la pandémie au premier trimestre par rapport à l’Europe ou la Chine (les ventes ont diminué de moins de 5%), le virus aura certainement un impact sur ses résultats annuels.

Il est actuellement difficile d’évaluer dans quelle mesure le coronavirus influencera l’industrie automobile nord-américaine. Cependant, si nous examinons la crise de 2008-2009, le marché de l’automobile a été particulièrement touché ici, en partie en raison des protections sociales moindres par rapport à l’Europe.

Par conséquent, nous pensons que le marché de l’automobile en Amérique du Nord diminuera considérablement au cours des prochains mois, malgré les initiatives commerciales des constructeurs automobiles, qui promeuvent un financement à zéro pour cent jusqu’à sept ans. Nous prévoyons qu’en 2020, le marché baissera de 25 à 30%, entraînant une perte de 4 à 5 millions de véhicules sur l’année.

L’impact mondial du coronavirus sur l’industrie automobile

Nous avons examiné en détail les trois principaux marchés automobiles mondiaux. Si nous étendons les prévisions pour le marché à l’échelle mondiale, nous arrivons à une diminution de 19 millions de voitures (d’environ 89 millions en 2019 à 70 millions en 2020), ce qui représente une baisse de 21% par rapport à l’année dernière. Même si ceci est basé sur plusieurs hypothèses, nous sommes malheureusement convaincus qu’il ne sera pas trop éloigné de la réalité.

Et 2021?

Alors que 2021 semble loin, les constructeurs automobiles et les fournisseurs doivent comprendre aujourd’hui comment l’industrie automobile va rebondir et quels seront les changements structurels suite à la crise du coronavirus. Au sein de notre Business Unit Stratégie & Etude de Marché, nous avons développé plusieurs scénarios prenant en compte différentes hypothèses. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez en savoir plus sur les prévisions de l’industrie automobile pour 2021.

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